Bouillonnant, tremblant, hurlant Je regrette nos évasions d’antan, Où chaque frisson était un moment Qui chassait peurs, tracas et tourments.
Ton doux courant de poison glacé Coulait sur les rameaux de mon âme blessée, Abreuvant le jardin de mes peines, Où fleurissaient les pires péchés de l’Éden.
Entretenue par toi, la plus belle des fées, Morphine, remplaçante de Morphée, Capable de bercer et d’apaiser Un être angoissé, délaissé.
Une petite étoile échouée, Tremblotante d’une lumière pâle, Luttant pour à nouveau filer Et flotter loin des fleurs du mal.
Ôôô Morphine, les dieux sont pris d’horreur Quand ils voient le reflet de nos ardeurs Sur cette glace que je fuis, où ma chair en sueur Révèle le produit de nos tendres erreurs