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Yves Zoreil

Pastiche en hommage à Pierre-Jean Vaillard

Je ne sais pas pourquoi j’ai composé ces vers
Si ce n’est que parfois un simple fait divers
Peut changer une vie . Voyez : il eut suffit
Qu’elle me regarda et qu’elle me sourit .

Je marchais lentement, rentrant à l’internat,
J’étais même en retard et ne me pressais pas
Quand au coin d’une rue, je tombais devant toi.
Pardonne si déjà, déjà je te tutoie
Mais je crois simplement que me connaissant mieux
Tu l’eus fait de toi-même pour me rendre heureux.

Et pour la seule fois que nous nous rencontrions
Il s’en fallut de peu qu’il n’y eut collision .
Je regrette à présent, et maudit le démon
Qui me fit t’éviter : je t’aurais dit “ Pardon ! “ .

Enfin, je le confesse, je t’ai dévisagée
Oh! juste pour savoir si tu étais âgée.
Effronté si je fus, pardonne mon audace .
Mes yeux, je te promets, ne furent point voraces.

Mais toi tu persistas à regarder à terre .
C’était pour m’obliger, je m’en doute, à me taire :
Dans le moindre regard j’eus saisi l’occasion
De te parler un peu, de te dire mon nom .

Tu ne pris garde à moi pas plus que d’un poteau,
Deux secondes après, je te voyais ... de dos .
Je sais, c’est idiot, mais cela me fis mal,
Et pourtant dans le fond c’est tout à fait normal .
S’il vous fallait toujours, à vous, les belles filles,
Remarquer dans la rue chaque homme aux yeux qui brillent
Vous n’en finiriez pas, et seriez bien déçues
D’y avoir si souvent la même chose lue .
Je l’espère du moins ! Je te prends comme telle
Peut-être simplement parce que tu es belle .

Enfin, tu ne vis pas le grand hurluberlu
Que je représentais, l’air triste, un peu perdu
Et tu continuas poursuivant ton chemin
Tandis que moi pensif, il faut le dire enfin
Et je le dis sans honte, je me suis retourné
Pour voir où tu allais, vers où tes pas pressés
Te faisait te hâter . Peut-être un rendez-vous ...
Et j’ai alors pensé que j’étais un peu fou ...

Mais mon âme troublée a gardé tout le soir
L’image persistante, empreinte d’un espoir
D’une taille assez fine, et de longs cheveux noirs ...

J’avais intitulé ce poème : “Amour” .
C’est, allez-vous penser, que j’aime l’inconnue .
Eh bien non, voyez-vous, bien que ça aurait pu ,
Il suffit de si peu ! ... Mais croire que toujours
Dès le premier abord je tombe amoureux
Est vraiment abusif ! Je ne suis pas de ceux
Que le moindre rien trouble, à la brune, le soir,
Une taille un peu fine et de longs cheveux noirs ...