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Vianney Roche-Bruyn

Passion adultérine

Le temps s’est délesté d’une brise opportune.
Quand je fagote, las, les blés de mon dédain
Je cours à la folie au sable de la dune ;
Le désert de mon cœur bruit d’un plaisir mondain.

La pluie a relâché les pleurs de ma colère
Tandis que sur son eau vole un oiseau de mort,
Je hurle mes soupirs et souffle jusqu’à plaire,
Les flots d’une bourrasque au misérable sort ;

Oui, je hurle… Je crie au désespoir ma haine,
Au bonheur ma malchance, et dans l’ombre un regard,
Dur, froid, distant, blessé, d’une flamme inhumaine,
Me déclare perdu comme un fatal hasard !

Je cours aux alentours d’une plaine verdâtre,
L’herbe folle me frappe et me fouette les mains,
Je suis las, pourchassé par l’obscur d’un vieil âtre
D’où brûle le trésor de boueux lendemains ;

Je suis le trot bavard d’une pie inconstante,
Je chasse les galops du silence brisé,
Là-bas, vers l’occident, j’appelle mon amante
Que j’ai flétri d’un cœur âpre, fier, aiguisé.

Nous n’échangeons pas même un regard amoureux
Mais couchons sur la paille une angoisse perdue ;
Plus que l’amour, le cœur, nous prenons, langoureux,
Le bon temps de la vie et l’âme défendue ;

Ma voix dure, insondable, et mes soupirs replets,
Je les vois embrasser cette vie immorale.
De mon corps pleure un rire et les flots de désirs laids ;
Je repousse le corps de l’enfant du scandale.