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Plaintes D'Haïti

L'autre soir,en pensant que ce pauvre pays
S'en allait,o douleur!il est triste et transi,
Et que ses propres sangs emmenaient l'étranger
Qui contemple sa site afin de l'offenser,
Me donna l'image chagrine des trompeurs,
Non telle qu'elle était lorsque ses défenseurs
Contre tout la gardaient,mais veule,sans support,
Telle qu'à l'abandon,une femme à la mort.
Les mains sont sur elle,sa robe déchirée
Presque de toutes parts,et sa peau fissurée;
Son poil laid aux regards,son oeil fond dans l'orbite,
Et nulle personne ne voulait l'aimer vite.
La voyant sur cet air,je lui dis:<o tendresse,
Qui de ces Antilles était bien la joliesse,
Mère de tant de nés,raconte-moi ton coeur,
Et dis-moi sans larmes,d'où tu vois ta douleur?>
Elle alors en ses maux tirant les mots complaintes,
Fort douloureusement,me dit ainsi ses plaintes:
<Un prix est à gagner dans les gouvernements
Qui,par fraude,ont tué mes nobles sentiments.
Misérables sont ceux qui m'ont la perle oté,
Laquelle cependant qui vous a bien tenté
Je suis telle qu'on me voit,une fleur sans odeur,
Or mes fils,connaissant qu'une telle laideur
Leur serait horrible de faire donc le fier,
N'avaient aucunement cessé de m'outrager,
Mais contre eux du tout pas je n'éprouve la haine:
Ou soit par mes regards,ou soit par cette peine,
Entière j'ai laissé mon corps à la souffrance
Avec leur conscience qui tombe en négligeance.
Comme ces barbouilleurs dont les présences vaines
Me perdent la jolie en des actions malsaines,
Mais sitot que le jour dans une lueur d'espoir
Me reprend bien la main et que le seul devoir
Est l'union fait la force où par un doux apport
En amour vrai,soudain belle j'apparaitrai,
Je ne ramperai plus d'un dos entre-cassé.
Alors les touristes,voyant bien ma beauté,
Vont vite y faire souche.Ainsi donc je verrai
D'où sort que je mourrai??!!toutes en un morceau
Mes graces grandissent!mon peuple sera beau,
Or il voulait tout rompre en rompant mes beaux lieux,
Rendant la jeunesse contre moi coeurs vicieux.>
Les yeux pleins de larmes,les mots lui font défaut
A force d'étouffer ses cris,soudains à flots;
Puis mon coeur touché,je la prends contre moi
En la soignant le corps qui tremblait trop d'effroi.