Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Sylvain BERNON

Société.

Si c'est pour se jeter à nouveau dans le vide,
prouesses pragmatiques ; Ô raison du stupide !
Horizon à mes pieds, je refuse de sortir
si c'est pour retrouver le besoin de t'écrire.

Toi qui marches sur les ruines de ta belle maison,
toi qui lances à ton gosse des félicitations
quand il saigne une fourmi - Hiérarchie des valeurs -
Toi qui chiales pour une tache sur son beau pull-over.

A-t-on perdu l'adresse de ce qui est vivant
au point de se distraire ou de passer le temps?
Mais putain... le temps passe... N'as-tu point remarqué
que tu passes le tien à aimer des objets?

Parle-moi, Société, confie-moi ton mal-être
que je puisse venir au profond de tes lettres
mettre un peu de douceur, te confier à mon tour,
quelque soit ma rancœur, ces quelques mots d'amour.

Parce que je t'aime, bien sûr, bien plus qu'une fourmi,
parce que tu es le cœur de ma petite vie,
mais j'ai peur (tu le sais) de ne plus rien comprendre
Et d'y laisser ma plume à vouloir te défendre.

Que tu prétendes, sauvage ! Qu'aujourd'hui tout se vaut,
que les valeurs ne sont au final que des mots,
qu'importe l'opinion de ta peau confinée !
Je préfère mes rimes à ta réalité.

Oui... J'y crois, de coutume... Contrairement à toi ;
ma confiance est aveugle et mes yeux entrevoient
toujours de la lumière ! Bel aveu de faiblesse :
qu'est-ce donc être faible ? Se tromper de richesse.