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Sylvain BERNON

Prisonnier d'un rêve

De l'amour ephémère, j'ai gardé un parfum,
Un arrière-goût de sel, le contact de ta main
Continue sur ma peau de pleurer le départ
D'une histoire qui, je crois, n'était pas une histoire.

Je revois ces montagnes se marier aux courbures
De ton cou silencieux habillé en torture,
Qui jamais ne s'incline ou jamais ne renonce
A piquer mon regard, me blottir dans ses ronces.

Une semaine, une année, un jour une danse une fleur
Découpée spécialement pour faire battre mon coeur
Au rythme d'un sourire transpirant de folie.
Je suis fou de tes yeux, te l'ai-je déjà dit ?

Que l'on refuse alors de me réconforter !
Je veux pleurer encore jusqu'à me recoucher,
Ne jamais revenir ailleurs que dans ce rêve
Où ton rire s'éternise, à toute heure, ne s'achève.

Et pourtant je l'entends désormais qui s'épouse
Dans cette ville horizon qu'elle appelle Toulouse,
Ensorceler la joie, la répandre tout autour
Sans penser une seconde à être de retour.

C'est ainsi que s'échappent les oiseaux de passages,
Ils terrassent mon âme puis repartent en voyage,
Et poursuivre sa route comme si ne rien n'était ?
Désolé mais je crains de ne plus avancer...

Alors je reste là, avalant les photos
De ton visage clair caché sous le chapeau
Que tu as oublié ; comme s'il n'y avait que ça
Que tu as oublié, je t'en prie, embrasse-moi.

Laisse-tomber le réel et percute ce poème
Qui n'attend rien de plus que crier que je t'aime ;
Tu n'as qu'un mot à dire, alors choisis-le bien,
Mes valises sont faîtes, mon amour, à demain.

Tout ça serait plus simple, si c'était moins complexe
Si j'étais une bête dépendante du sexe
Plutôt que l'amoureux qui tourne et puis qui sort
Au milieu d'une page blanche qui en demande encore.

Encore de l'illusion, encore de la bêtise ;
Mon ami me conseille de ranger mes valises
Au pied du vrai, du seul quai de gare de ma vie,
Celui que j'ai aimé avant d'être parti.

Mais voilà que soudain je reçois un message
Qui accélère la chute de mon petit nuage ;
Une nouvelle annoncée un peu en demi-teinte :
« Prépare-toi à vieillir, je suis encore enceinte. »

Si la vie ironise à travers mes dépens,
Si je la cherche un peu, parfois, beaucoup, tout le temps...
Aujourd'hui je réclame simplement un pause
Avant de basculer dans ma simple overdose.