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Sylvain BERNON

Mes frères, mes amis

Je vous écris ces vers comme appel au secours,
vous, mes amis mes frères, que j'aime depuis toujours,
connaissez-vous mon nom? Où êtes-vous passés?
Amitié qui termine, avait-elle commencé?

Je déteste l'idée de mendier quatre miettes,
tout ça car vous n'avez plus le gout de la fête,
ou est-ce moi qui ait bu le sirop de la fuite,
au point de vous appeler à des heures interdites?

Ou bien est-ce vos larmes qui ne souhaitent plus couler,
parait-il qu'on me voit lorsque l'ombre apparaît,
tel un vautour en manque, je me jette sur mes proies;
mes amis savez-vous que j'aime aussi la joie?

Mais que s'est-il passé, avez-vous une réponse?
Faut-il que je me batte ou bien que je renonce?
A proposer des dates auxquels vous déclinez:
"je peux pas, j'ai piscine tous les soirs de l'année."

Comment ai-je pu voir ces montagnes de beauté?
Sur des peaux vagabondes, dans un talon coincé,
à mélanger nos voix avec le chant du pire,
cette époque où pleurer nous faisait presque rire.

Aujourd'hui la fatigue ressemble à un progrès,
la musique vous endort quand elle me fait vibrer,
et ces verres de trop que sont-ils devenus?
Ne me dites pas qu'ailleurs vos mains ne tremblent plus!

J'ai peut-être tout gâché et j'en suis désolé,
vous faites peut-être bien de vouloir m'éviter,
j'espère que vous gardez une image positive,
de l'homme qui a plongé au cœur de vos dérives.

Et si ce texte meurt comme nos instants passés,
sachez que je suis fier de vous avoir croisé.
Le temps efface tout, le savais-je déjà?
Pauvre fou que je suis d'avoir encore la foi.

Et voilà je m'échappe, c'était déjà écrit
à l'avance, c'est ainsi avec la poésie.
Promettez-moi une chose avant de vous laisser:
résistez pour garder vos lumières allumées.

Car même si j'avoue avoir bien déconné,
l'amour n'abandonne pas ceux qui se sont aimés.
Il se penche auprès d'eux et puis machinalement,
appuie sur la blessure pour se sentir vivant.

Voyez donc comme je reste, impossible de quitter
ces quatrains qui me donnent l'impression de marcher
encore à vos cotés, ô cruelle évidence:
loin des yeux... loin des yeux, soupirent les absences.

Au diable le silence et son indifférence,
j'ai besoin de câlins et de votre présence,
voilà donc tout est dit, les mots dans votre camp,
je l'espère, trouveront la voie de mes tympans.