Pour entrevoir ta bouche au milieu de la nuit, pour couvrir tes sanglots de nos jeux interdits, pour voir partir l'enfant sur les traces de sa vie, pour regretter le temps où l'on était petit. Pour donner aux souvenirs une allure de printemps, pour narguer tes sourires encore quelques instants, pour jeter la beauté à la gueule des passants, et pour passer mon tour lorsque on dit "au suivant".
Pour refuser l'appel du repos trop sucré, pour zapper sur la chaîne qui lutte pour se briser, pour chercher le point faible de chaque vérité, pour remettre en question la fin de la soirée. Pour attendre patiemment la venue des amis, pour quitter avec eux le confort de son lit, pour s'imprégner de tout comme l'exige empathie, et pour tout expulser de part ma poésie.
Pour faire jaillir du cœur ce qu'il reste de vrai, pour se dire à quel point nous sommes particuliers, pour tremper son regard dans le vers d'à côté, pour convaincre les mots de mouiller le papier. Pour se lever matin l'inconnu devant soi, pour donner son amour et mourir au combat, pour crier sans réserve ce qui ne se dit pas, et pour être de ceux qui se demandent pourquoi?
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Je suis un homme sans nom à la recherche du beau, on me reproche souvent de boire un coup de trop, ligoté à la terre moi je suis les oiseaux, imaginant comment les rejoindre tout là-haut. Je cherche un peu partout où se trouve mon époque, lorsqu'on me voit danser parfois les gens se moquent, quand on lit mes poèmes il arrive que je choque: j'aime peut-être trop la vie pour que ce soit réciproque.
