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Sylvain BERNON

L'équilibre

La semaine est passée, deux trois gouttes ont glissé
de la poche de ces proches sur mes joues abîmées
qui se demandent si, une gifle en retour,
n'aurait pas confirmé cette preuve d'amour.

C'est la vie après tout, une caresse quelques coups,
et nous voilà partis pour un grand barbecue
où chacun se soucie de ne pas tout cramer,
conservant malgré tout plusieurs braises allumées.

Comment sortir indemne après tant de câlins
taillés à l'encre rouge d'une amitié sans fin ;
je garde encore la marque de cette belle morsure,
prouvant qu'on peut aimer en ayant la dent dure.

Mille fois j'ai voulu présenter mes excuses
à ces amis remplis par ces vers que j'accuse
d'être un peu lunatique (quoique... cela dépend)
quand je jette un mégot involontairement.

J'ai compris la rancœur de leurs yeux bienveillants,
la douceur infini de leur regard blessant ;
je suis prêt à tremper ma plume dans leurs paroles
si on décide alors d'écrire à tour de rôle.

Car derrière ces vacances se cache une promesse
que j'ai faite un certain mois de juin de tristesse :
plus jamais mes poumons n'avaleront cet air pur
que je crache au visage de toutes mes ratures.

Aussi j'ai l'impression d'être aimé au passé,
de devenir quelqu'un que l'on souhaite éviter ;
quel dommage... Car je suis si fier d’être debout,
de savoir réussir là où tant d'autres échouent.

Qu'on me reproche alors d'appeler dans la nuit !
Quand personne de l'année ne donne signe de vie...
Je sais bien, mes amis, que je suis maladroit
pour vous dire ô combien vous comptez tant pour moi.

Je n'avais pas les mots pour parler de tout ça,
ils se sont invités (en avaient-ils le droit?)
Désolé si je dois faire encore de la peine
à tous ceux qui prétendent que je suis sans gène.

Sans nul doute devrais-je adoucir l'écorché,
peut-être devrait-on s'embrasser en entier,
s'unir dans le meilleur, s'entraider dans le pire,
et faire tout son possible pour se redécouvrir.

La semaine est passée, un poème a glissé
de ma poche trouée par le fil des années,
perçant sans politesse le cœur de cette histoire :
si je n'apporte rien, autant se dire au revoir.