Tu verras des rivières sous le bout de ton nez, des oiseaux minuscules faire leur part du marché, dans les rues un peu grises des cailloux sans le sou, et des fleurs qui rougissent au contact de ta joue.
Tu verras des nuages chatouiller tes paupières, des enfants boule de neige arroser les hivers, un cahier pour écrire à la belle Ophélia où trois notes de musique y palpitent déjà.
Tu verras le soleil raconter son histoire, la lune un peu timide s'éclipser dans le noir, des milliers de fourmis construire puis reconstruire, et le chant des cigales rassurer ton sourire.
Tu verras des montagnes protéger le silence et la mer délivrer des messages d'espérances, juste après la forêt un léger courant d'air, qui rappelle les frissons de l'amour éphémère.
Tu verras une maison avec de nombreux lits ; Y pénétreras-tu pour te mettre à l'abri? Des carrefours, des ronds points, de quoi rendre cinglé et un sens interdit (à ne pas respecter).
Tu verras des racines accrochées à tes pieds, des plumes qui se battront pour te faire décoller, une croyance un peu folle invisible à l'oeil nu et une foule d'aveugles qui diront l'avoir vue.
Tu verras les années sans trop t'y attarder, les secondes s'arrêter devant trop de beauté, le vent souffler si fort au point de lâcher prise au fond d'un vers grossier qui s'épanche, et se brise.
Tu verras de la pluie jusqu'à te faire danser, une douce chanson qui te suivra de près, des ronces ou des moustiques (hélas et heureusement), pour vivre plus longtemps que tous ces morts vivants.
Tu verras comme je t'aime ma petite Lizzy, comme ton père est heureux d'arriver dans ta vie ; A ton tour maintenant d'écrire ton regard dans mes yeux page blanche qui s'éloignent du noir...
