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Suzanne WALTHER-SIKSOU

Vie privée, vie publique

Soliloque,en pensant à Ginette

Des gens qui sont connus acceptent volontiers
De révéler les voies qui, après des années,
Les ont enfin conduits au bienheureux sentier
Où l'on peut recevoir honneurs et renommée.

Un grand nombre d'entre eux, évoquant leur enfance,
Se disent redevables envers de bons parents
Qui ont fait de leur mieux, selon les circonstances.
Leurs apports ont été de genres différents.

De grands hommes ont rendu un hommage touchant
A leur mère décrite avec un soin extrême.
Seraient-ils devenus tout aussi attachants
S'ils avaient occulté leur tendresse suprême?

En plus de la sagesse, de l'humour d'une mère,
Ceux qui ont reçu d'elle, en fameux héritage,
Son culte pour le beau et pour l'art littéraire,
Devraient la célébrer tout au long de leur âge.

Ginette, notre amie, la tant aimée d'André,
Lisait et commentait beaucoup à vingt-huit ans.
Elle nous révélait ses auteurs préférés.
Son mari s'enrichit aussi en les lisant.

C'était une personne active et rayonnante.
Entrée dans la saga des Lévy, nos cousins.
Le sort qui établit des grâces étonnantes
En fit notre voisine, un temps de son destin.

Je retrouve le goût de celle peu nommée
Dans le choix de Bernard, devenu écrivain.
Si son talent lui vaut honneurs et renommée
Le savoir maternel opéra c'est certain.

4 février 2005