Elle existe face au soleil, Les yeux contemplant les nuages, Passive, ravie, en éveil. Elle a sa rue pour paysage, Une rangée de maisonnettes, Des jardinets pleins de couleurs, Des oiseaux qui font la navette. Elle a l'innocence des fleurs.
Son âme accueille la tendresse, Un printanier vent de l'oubli, Soufflant avec délicatesse. Plus rien désormais ne la lie. Après des années de courage, À travailler dans la rigueur, Elle ignore quel est son âge. Elle a l'innocence des fleurs.
Les saisons reviennent et passent, Chacune empreinte de beauté. Elle aime la neige qui glace, Se surprend à être exaltée. Chaque jour, dans l'instable monde, Hommes et femmes sont en pleurs. L'horreur se propage à la ronde. Elle a l'innocence des fleurs.
Pour rester en joie, la sagesse Lui fait occulter le malheur, Toutes les causes de tristesse. Elle a l'innocence des fleurs.