Ils s’étaient levés pour danser la lumière Au bout de la nuit, un cortège ordinaire Des pas qui s’accordent, des tambours en cadence Et dans l’air flottait… un parfum d’enfance
Un oiseau filait dans le ciel de mars Mais un cri s’est figé entre l’élan et la farce Un souffle trop fort, une route, un métal Et la fête a sombré dans un noir sidéral
Et reste une plume au matin Sur l’asphalte, légère, sans fin Ils ne voleront plus Mais leur silence nous tient debout Et même si l’aube est amère Le vent les cherche encore dans l’air
Il filmait la nuit comme on rit trop fort Sans voir les visages, sans freiner le sort Un instant, la vie s’est brisée sous ses roues Et la place est restée vide de nous
Mais leurs noms s’élèvent quand le tambour revient Quand les cloches résonnent sur le pavé lointain On dit que la fête doit toujours renaître Mais certaines musiques ne savent plus paraître
Et reste une plume au matin Sur l’asphalte, légère, sans fin Ils ne voleront plus Mais leur silence nous tient debout Et même si l’aube est amère Le vent les cherche encore dans l’air
Le carnaval viendra, comme un défi fragile Avec des fleurs, des visages en fil On fera semblant, on rira encore Mais on portera en nous ce décor
Et reste une plume au matin Comme un dernier geste, un refrain Ils ne voleront plus Mais leur mémoire nous rend moins nus Et même si l’aube est amère Le vent les cherche encore dans l’air