le silence qui déborde - penser, vraiment – chant I
il y a dans mon cœur un bruit de gorge fermée, un silence si vaste qu’il déborde sur les murs.
c’est pas le calme, non. c’est l’attente. le genre de vide qui respire doucement mais te regarde droit dans les yeux.
parfois je crois qu’il m’appelle. pas avec des mots, mais avec des échos, des ombres de phrases que je n’ai jamais dites.
et ce silence-là, il fait du bruit la nuit. il gratte derrière les dents. il pousse des soupirs qui n’appartiennent à personne.
j’aimerais pouvoir le remplir, comme une baignoire ou un sac trop vide. mais chaque fois que je veux y verser quelque chose, il me renverse.
même l’amour. même la joie. rien ne reste. tout s’effondre dans ce trop-plein de rien.
tu connais ce genre de vide ? pas celui des autres. le tien. celui que personne ne voit parce qu’il a la gueule de quelqu’un qui va “bien”.
et pourtant, c’est là que je me retrouve. dans cette pièce intérieure sans fenêtre ni poignée. dans ce rien où même les cris sont polis.
je me dis parfois que ce silence, c’est Dieu qui n’ose pas répondre. ou l’univers qui me laisse parler pour voir jusqu’où je tiendrai.
tu crois qu’il y a quelque chose après ce silence-là ? ou est-ce ça, la fin de toute question ? le vrai commencement ? le gouffre où les pensées viennent mourir en paix ?