Le chat de Kathelijne
        
Le chat de Kathelijne s’est tiré hier soir,
J’ai bien cherché avec Kathelijne, rien que dans le noir.
Faut dire que c’est un beau matou, doux et ronronnant,
Il n’y a qu’à Kathelijne qu’il répond en miaulant.
On a fait, Kathelijne et moi, le tour des boulevards,
J’ai traîné Kathelijne dans tous les coins bien crades.
Nom d’un saint, où est cette teigne, ce chat si bien gardé ?
Sans lui, la Kathelijne pleure… moi aussi, faut l’avouer.
Avec ma Kathelijne, on a poussé le comptoir,
Mais pas l’ombre du chat, ni ici ni nulle part.
Et je dois bien l’avouer, depuis qu’elle me l’a confié,
Moi aussi, le chat de Kathelijne, je l’aime à en crever.
J’ai cajolé Kathelijne, mais elle n’a pas ronronné.
Alors j’ai griffé Kathelijne, elle n’a pas miaulé.
Je l’ai donc mise au lit, lui ai versé du bon lait…
Mais le chat de Kathelijne, lui, est resté fermé.
Le lendemain avec Kathelijne, on est allés chercher,
Dans les parcs, le long de la Senne, rien à débusquer.
Elle est désespérée, Kathelijne, moi j’suis prêt à tout faire,
Pour retrouver son matou, même à lui donner mon flair.
Alors j’ai laissé Kathelijne, là-bas aux Champs Élysées,
Elle pleurait ma Kathelijne, moi j’étais décidé :
Sans son chat, la Kathelijne, ça sert à rien d’insister,
Kathelijne et moi sans la bête, c’est comme un lit déserté.
Si vous croisez Kathelijne, toute perdue dans la rue,
Et que votre chat est sage, vous pourriez me l’prêter nu.
J’m’occuperai d’la bestiole, pourvu qu’elle soit bien élevée,
Mais cette fois, je l’promets, on la gardera fermée.
Bien l’bonjour mademoiselle, il est beau, ce matou-là !
Vous m’donnez son p’tit nom, mademoiselle, dites-moi ?
Il est soyeux, fidèle, vous le nommez “Nougat” ?
C’est fondant et original… mais j’préfère celui d’Kathelijne.