Elle marche pieds nus sur les cendres D’un monde trop propre, trop droit Elle a les mots qui grattent, qui tremblent Et l’âme usée mais qui croit Pas en la lumière des vitrines Mais en celle qu’on porte en soi
Debout dans la fêlure Elle écrit sans armure Un conte pour les vivants Pas pour les sages, ni les gagnants Debout dans le vacarme Avec du doute sous le charme Elle dessine un lendemain Qui parle en silence, qui tend la main
On l’appelait la petite conne Parce qu’elle posait trop de questions Mais elle faisait germer l’automne Dans les fissures des prisons Elle gueule moins fort qu’avant Mais elle regarde droit devant
Debout dans la fêlure Elle danse sans armure Ses cicatrices font des chemins Vers d’autres corps, d’autres demains Debout dans l’incendie Elle n’a pas fui, elle a choisi De marcher même sans carte En larguant juste les amarres
J’voulais pas la guérir, j’voulais comprendre Pas lui plaire, ni la défendre Puis un jour, j’ai voulu l’aimer Alors j’ai appris à l’écouter
Debout dans la fêlure Elle parle avec tendresse pure Et même si rien n’est certain Elle est là, présente, main dans la main Avec ceux qui doutent Et prennent la route