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Simone PASCAL

TACHNA MON CHIEN AIME

LA COURTE VIE DE TACHNA

Mon aspect et ma gueule suffirent à mon ‘’patron’’
Pour me laisser tout seul à garder sa maison.
Ne pouvant supporter ma grande solitude,
M’enfuir ou promener devint mon habitude.
Errant par les chemins en quête de caresses,
Je rencontrai enfin ma nouvelle maitresse.
Son regard doux et chaud me remplit de bonheur.
L’amour des animaux animait son grand cœur.
M’adoptant aussitôt, on fit le nécessaire
Pour m’offrir, en cadeau, à son anniversaire.
‘’VAL’’ me rebaptisa. Renaissant à la vie,
J’eu comme nom : TACHNA, et j’en fus tout réjoui.
Je la suivais partout derrière son cheval,

Courant, faisant le fou, mais jamais rien de mal.
Je dispensais comme elle mon amour pour les chats,
Moi en tendres duels, elle avec les repas,
Préparant chaque soir une grande écuelle,
Redonnant de l’espoir à ses amis fidèles ;
Même les plus sauvages trouvaient là leur salut,
Et contre mon pelage, se frottaient tout émus.
J’étais fort, plein de vie et toujours sur mes gardes,
Implorant Valérie pour qu’elle me regarde
Et pour qu’à chaque instant de ma nouvelle vie
Elle voit dans mes yeux le mot inscrit : MERCI !
Je redressais l’oreille au moindre bruit suspect,
Et pour donner l’éveil fortement j’aboyais.
Imposant ? Je l’étais, j’effrayais quelque peu,
Souvent j’intimidais, je jouais bien mon jeu.
Sous mes airs redoutables, tous mes amis savaient
Que j’étais incapable de mordre ou d’attaquer.

Mes meilleurs ‘’passe-temps’’, c’étaient le sport, les jeux,
Valérie me dressant, j’étais le plus heureux.
Je demandais sans cesse, de mon regard profond,
A tous, de la tendresse et un peu d’affection.
Et je la leur rendais certes, du mieux que je pouvais,
En leur faisant des ‘’fêtes’’…en léchant leurs poignets.
L’amitié que les gens me portaient me comblait,
Au milieu des enfants mon cœur s’accélérait.

J’étais gentil et beau, tout le monde m’aimait,
Mais restait MON DEFAUT, celui de m’échapper…
Valérie me grondait, et j’y était sensible,
Mais je récidivais…OBEIR ?impossible !
C’était plus fort que moi, il me fallait rejoindre
La femelle aux abois qui ne cessait de geindre.
Chacun de mes retours m’attiraient des reproches,
Qui m’attristaient toujours, surtout venant des ‘’proches’’.
C’est remplie d’inquiétude que Valérie luttait
Contre mon habitude, mais en vain il est vrai.
Préférant me voir libre, et ce, jusqu’à l’ivresse,
Elle trouvait terrible d’attacher ma jeunesse.
Elle ne pouvait s’y résoudre je sais,
Ayant d’abord choisi pour moi…la Liberté.
Elle espérait toujours corriger ce travers,
C’était au long des jours son grand vœu le plus cher.
Ses angoisses et ses craintes se trouvent justifiées
Aujourd’hui par mes plaintes…JE SUIS PARALYSE…

Je ne comprends pas bien ce qui m’arrive là,
Et pourquoi tant de soins ? Ces regards tristes et las ?
Ces yeux qui d’ordinaire me faisaient des reproches,
Me lançaient des éclairs, des larmes s’y accrochent.
Tiré de ce fossé, dans le petit matin,
Une balle logée dans le creux de mes reins,
On lut sur mon collier mon nom et mon adresse,
Puis l’on me ramena à ma jeune maitresse.
Une peine infinie, une détresse immense,
D’un seul coup mon amie apprit le mot SOUFFRANCE.
Remplie de rébellion contre ce coup du sort,
Cherchant la solution pour vaincre cette mort,
Me fit voir des docteurs, nombreux vétérinaires
Avec au fond du cœur la douleur d’une mère.
Me donnant la semaine en sursis, sans espoir,
En redoutant la peine de ne plus me revoir.
Me voilà allongé devant elle pleurant,
Ne pouvant me sauver…et je m’en vais, mourant…
Ne demandant qu’à vivre ma vie de chien aimé,
Je suis là à souffrir tout ça, par lâcheté.
Médicaments, cachets, remèdes, rien n’y fit,
Il fallait me ‘’piquer’’, dire Adieu aux amis…
- Dis ?...Toi qui as tiré, n’as-tu rien compris ?...
Je n’étais qu’amitié, tu m’as ôté la vie.
Me viser dans les reins, pour toi, c’est bien dommage,
Ne met pas, je le crains, en valeur ton courage.

Si on s’était tous deux croisé d’un regard franc,
Tu n’aurais pu faire feu, et je serais vivant.
J’ai tardé à mourir parce-que tu as mal tiré,
Au prochain de tes tirs, tâche de mieux viser !...
Tu es bien le seul Etre, et j’en ai rencontré,
A m’avoir pris en traitre…mais je t’ai pardonné.
C’est l’ultime escapade fatale je le sens,
Ma dernière balade au monde des vivants.
Valérie, mon amie a beaucoup de chagrin
Car pour moi c’est fini, je vais au grand jardin.
Tout un an de bonheur pour moi sur cette terre,
Je la quitte aujourd’hui pour ‘’son anniversaire’’…
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