Sur l'horizon liquide S'inclinent Quelques membres humides
Où est le fleuve ?
Où est la terre ?
Sans cesse l'eau aspire le sol Et sussure une absence au passant solitaire Chaque seconde meurt Absorbée par l'instant qui sourit au noyé
Où est le fleuve ?
Où est la plaine ?
Quelques haies alentour Témoignent d'un essai des matérialité Quelques arbres hautains Colportent des signaux tristes et maléfiques
Où est le fleuve ?
Où est le temps ?
Une brume tenace Se donne aux profondeurs et se damne aux promesses Elle espère à l'automne Et ne laisse à l'hiver que des larmes solides
Où est le fleuve ?
Où est le sol ?
Des rives du printemps Résonnent mille trilles perçantes Des plis de la rivière Frissonnent des extases muettes Des parfums de la terre S'exhalent les passions enfantines
Il y a la terre !
Il y a l'eau !
Il y a des étés Qui s'enivrent à grand bruit Sur la voie de l'automne Ils dansent à juillet Et content à septembre Le vol de l'éphémère