Le soleil finalement décide de s’éclipser et céder sa place A un soir prompt à le suivre et qui tissait déjà sa toile. Les vagues l’une après l’autre naissent, grandissent puis se cassent Sur les graines de sable qu’elles essaient de voler sous un voile Sauf que la jeune femme suit toute la scène Avec un regard, que malgré son indifférence, se montre obscène. Elle est debout devant la majesté de la mer immense Entrain de défiler ses malheurs en tête et les repense.
Jolie fille mais hélas déformée par tant de souffrances Par des amours perdus, par une vie gâchée sans droit de relance. Devrait-elle renoncer à cette intention démentielle qui la hante Ou bien laisser sa dignité sur le marché en vente, Accepter les regards la couvrant de honte Et, sans la forcer, laisser venir sa destinée lente.
Mais pourquoi, pour qui revenir ? A une froide, malheureuse vie sans passée et sans avenir ?? A un aïeul méconnu et un descendant inespéré ? A un pêché qu’elle nourrissait mais ne pouvant le tolérer ? A un abri vide, dépourvu de toit et de murs? A la peste, à toutes ses maladies sans cure ?
Devant la somptueuse vue qui s’offre a ses yeux, Avec mélancolie elle laisse choir un sourire au bout de la bouche Et faisant témoin du soleil qui se couche, Elle prononce ses aveux muets et ses derniers adieux.
