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Roger VIDAL

Un dernier vers

Encore un dernier vers que je bois avec vous
A la poésie c’est le coup de l’étrier,
Je suis ici ce soir à notre rendez-vous,
Ma saison a cessé, je vais rapatrier
Mes vocables volés à mes rêves fériés.
J’ai voyagé ainsi en des surfs vagabonds
Au hasard de ces mots qu’il me plait tant de dire
Allant de l’un a l’autre, en opérant par bonds
En lisant tous ces vers qu’il me plait tant de lire
Et d’écrire parfois quand j’ai le cœur à rire.

Ah mélodie toujours, mélodies et chansons
Tu m’en souffles souvent des serments chaleureux
Et parfois je m’en vais tout rempli de frissons
La symphonie des mots aux violons langoureux
Me ramène toujours, tellement amoureux.
Mais je dois bien le dire il y a très longtemps
Que je ne me prends plus tellement au sérieux,
S’amuser dans la vie et voir passer le temps
Assis à son balcon des soleils plein les yeux
Voila ma poésie sans sa rime et ses Dieux.

Et qu’est-il de sérieux dans tout ce qu’on écrit,
Ces dessins de festons jetés sur le papier
Qui deviendront au mieux, momies de manuscrits
Ou bien ces autres là qu’on ne peut recopier
Car ils n’auraient jamais du dépasser le cri ?
Ah je vous vois bien là mes fla fla familiers,
Et je pose des noms sur vos es qualités
Menteurs à l’occasion, truqueurs épistoliers
L’orgueil ? Mais que dis-je plutôt la vanité
Mes prisonniers si peu et tant mes geôliers.

Serait ce donc un art de noter ses délires,
Qu’en est –il du poète et puis du rimailleur ?
La poésie c’est là, en nous qu’elle respire,
Sans ses mots convenus ses règles et d’ailleurs
En poète maudit je me serais fait rire.
Oui je pars aujourd’hui avec pour tout bagage
Cette envie de rêver hors de toute contrainte
Et puis de réapprendre un tout autre langage
Chante toujours pour moi amie cette complainte
Qui parle de ne plus garder la moindre empreinte.

Il est tous ces chemins qui courent aux méandres
Ils se perdent souvent pour leur indépendance,
Et nous leur ressemblons. Viens donc me réapprendre,
Les étoiles perdues, tous les mots de l’enfance
Que je vais emporter dans mes grandes vacances.
Le vent dans mes cheveux sera de liberté,
Les oiseaux frémissants qui vont au bout du monde
Iront et reviendront en ces vols concertés
Rapportant dans leurs chants ces musiques profondes
Qu’on envoie aux vallées pour que l’écho réponde.
Car ce n’est que cela la poésie du cœur
Un air de liberté venu d’on ne sait où
Chantez, ah chantez donc vous les mille et cent chœurs
Cet air de liberté, poésie de partout
Et que ce chant d’adieu soit du bonheur surtout.