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René DOMENGET

Prière à ma Muse

Ô! Muse mon amie, divine inspiratrice,
Tes chansons se sont tues, où est-tu ma complice ?
Pourquoi me caches-tu ces tableaux merveilleux,
Qui venaient autrefois quand je fermais les yeux.
Je n'entends plus tinter le son de Corneville,
Perdu dans le désert au milieu de la ville,
Où sont donc envolées les si douces musiques,
Des mots qui décrivaient des scènes romantiques ?
Je ne vois plus fleurir les arbres en automne,
Et sans beaux délires, ma vie est monotone.

Ma muse écoute-moi, ô ! entend ma prière,
Sans toi je suis perdu et mon cœur devient pierre,
J'ai le froid dans le dos, mes mains tremblent de peur,
Je décline sans toi et mon cerveau se meurt.
Je ne vois plus mes vers, où est donc l'hémistiche ?
A l'envers sont mes mots, adieu la rime riche.
Ma muse qu'ai-je fait? où est ma trahison ?
Pourquoi ne viens-tu plus rêver dans ma maison ?
Et même si je bois bien plus que de coutume,
Les mânes de Rimbaud ne guident plus ma plume.

Qu'est-ce qu'un troubadour lorsqu'il n'a plus de Muse,
Ses vers deviennent laids et sa pensée s'abuse,
Il a beau essayer de se mettre à l'ouvrage,
Il ne peut rien écrire et n'entend que l'orage
Qui bouscule ses idées vers tous les horizons,
Son bon sens se perd et vient la déraison.
Ma Mie laisseras-tu ma plume être infertile ?
Je ne veux pas finir tout au fond d'un asile.
Redonne moi la main et guide ma pensée,
Efface mon chagrin ma douce fiancée.

Alors je t'écrirai ballades et sonnets,
Je laisserai les mots en joyeux feu follets
Danser sur le papier, courir le guilledou,
Déposant à tes pieds les bouquets les plus doux.
Je te raconterai la vie de notre temps,
Avec les grands amours, les potins les cancans;
Et je rebâtirai un monde de bonheur,
Qui fera se tarir le torrent de tes pleurs ;
J'aurai pour toi ma Mie les plus touchants égards,
Et poserai sur toi de langoureux regards.

Muse ne t'en va pas j'ai tant besoin de toi,
Invisible pour l'autre et présente pour moi,
Je veux à chaque jour que Dieu me donnera,
Au travers de mes vers me perdre dans tes bras.

Chambéry novembre 1999