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René DOMENGET

Les Hébreux.

Et Moïse partit vers des contrées lointaines,
Suivi par la cohue du peuple d’Israël,
Il allait droit devant et la stature hautaine,
N’écoutant qu’une voix:celle de l’éternel.
Derrière lui la foule avançait lentement,
S’éloignant de l’Égypte et de son esclavage,
Oubliant Pharaon causes de ses tourments,
Qui duraient, on le sait, depuis le fond des âges.
Tout un peuple espérait et allait de l’avant,
Sans encore douter des paroles divines,
Sur les chars s’entassaient les vieux et les enfants,
Et des chants s’élevaient de cent mille poitrines.

Aucun ne se plaignait.On cachait sa souffrance,
Avançant pas à pas vers la terre promise,
Bien loin était encor’ l’idée de toute offense,
Il n’était pas venu le péché qui divise.
Ils ont marché longtemps à travers le désert,
Le divin pourvoyant aux besoins quotidiens,
Allant vers ce pays qui leur était offert,
La mer les protégeant des assauts égyptiens.
Moïse les guidait toujours montrant la route,
Sans jamais regarder le chemin parcouru,
Des hordes ennemies entraînant la déroute,
Son intention fixée sur ces monts inconnus.

Puis, après quarante ans, il arriva un jour,
Où l’appel le poussa à gravir la montagne,
Sans pouvoir refuser sans le moindre détour,
Il dut abandonner et troupeau et compagne.
Lorsque du mont Horeb il eut atteint la cime,
Il se vit entouré de rocailles en feu,
Sur lesquelles gravait, ses lois et ses maximes,
Le doigt de son seigneur son éternel Dieu.
Quand il fut imprégné des divines sentences,
Moïse descendit pour retrouver les siens.
Mais il montait vers lui une affreuse mouvance,
D’où résonnait l’écho de mille chants païens.

Le peuple resté seul pendant quarante jours
N’avait su résister aux chantres sataniques.
Les hommes s’enivraient. Des femmes aux atours
Ne voilant même plus les contours impudiques,
Dansaient la bacchanale et couvraient de caresses
Tous les mâles en rut. Aaron n’avait pu,
Malgré tous ses efforts, imposer la sagesse,
Empêcher le pouvoir d’un groupe corrompu.
Le peuple des hébreux, choisi par l’éternel,
De la divine alliance oubliant les accords
Et du dieu créateur ayant brisé l’autel
Pétri d’ingratitude adorait le veau d’or.

Chambery le 8 décembre 2005