Vos
poèmes

Il est un constat alarmant
Comme les savants le claironnent,
Nous perdons quotidiennement
Un certain nombre de neurones.

Si bien que l’on peut redouter
En avançant dans l’existence
Que notre cerveau limité
Ne tombe en dégénérescence.

Mais l’ébéniste à ses ciseaux
Doit éliminer sans histoire
Une quantité de copeaux
Pour confectionner une armoire.

Et Michel Ange avec entrain,
Animé d’une passion rare,
Pour son David fut bien contraint
De faire sauter du Carrare.

Il ne faut donc pas avoir peur
De se défausser de cellules
Qui, dans le fœtus par ailleurs,
Plus que suffisamment pullulent.

Avec des connexions en moins
Dans la matière cérébrale,
La pensée peut viser plus loin
Sans s’égarer dans un dédale.

Contre un avenir défleuri,
Et pour ceux qui en ont usage,
C’est l’affinement de l’esprit
Qui se réalise avec l’âge,

Pour ceux qui s’emploient à trouver
Des cheminements efficaces
Dans leur patrimoine innervé
Et à en poursuivre les traces.

N’a-t-on pas connu des vieillards
A la sagesse grandissime
Dont la raison est œuvre d’art
Et avec netteté s’exprime.

C’est un paramètre obligé :
L’aérostat doit se défaire
Du lest dont il est surchargé
Pour s’élever dans l’atmosphère.

Et pour courir sans s’essouffler
Sur quarante-deux kilomètres,
Le marathonien doit brûler
Les surplus de lard qui l’empêtrent.