Comme l'eau vive se referme sur la pierre, Mes bras autour de toi se resserrent. Toi l'ami ouvert à toutes mes prières, Tu es là, près de moi, attentif et sincère.
Comme le vin a coulé dans nos verres, Nous avons souvent trinqué à nos anniversaires. Les ans passeront et de la même manière, Nous vieillirons ensemble, compagnons de misère.
Comme le pain, au fournil, de la boulangère, Tu restes frais, hardi et un joyeux compère. A mon dernier souffle, au fond de moi, j'espère, Que tu seras présent pour fermer mes paupières.
Adieu l'ami ! Si tu redeviens solitaire, Je resterais pour toi un souvenir très cher. Vivant dans ton esprit, dans les gestes d'hier. Je serais comme un bras arraché à ta chair.
Si tu devais me quitter plus tôt que nécessaire, Je pleurerais sûrement jusqu'à l'heure dernière. Je ne regarderais plus devant, mais toujours derrière, Pour voir si tu me suis encore, retardataire.
Je conterais ta vie, porterais très haut ta bannière. Glorifierais tes actes, ta qualité première. Tu étais mon ami et sur la Terre entière, J'aimerais qu'on le sache et t'offrir des prières.
Achevant ma vie car il faut bien quitter la Terre, Pour te rejoindre au paradis parmi tous nos frères. J'espère être affranchi de mes fautes passagères, Pour ne pas te manquer, et finir en enfer.
