Troisième Témoins: '' Le Prêtre et le PaRDeS ''
        
 A l’heure canoniale où tout les chants en un
 S’élèvent dans la ville en louant l’esprit saint,
 La prière, amoureuse, animait tous les cœurs
 Des trois maisons de Dieu, sans montrer de froideur.
 Les oiseaux, maintenant, à leurs chants printaniers
 Reprenaient le dessus pour parler d’hyménée.
 Notre enfant consacré, l’âme emplit par la grâce,
 Suivait d’un doux regard l’animal dont la face
 Transfigurée montrait tour à tour les degrés
 Ineffables, admirables, emplis de sainteté.
 Tout près de la demeure où naquit Sénéca,
 620) Le souvenir du sage adressa, de sa voix,
 Les recommandations et les bénédictions,
 Par l’usage adopté, à cet enfant de Sion:
 « Toute l’œuvre animée, de providence emplit,
 De la cause à la cause elle te donne envie
 D’approcher, contempler le concert de ces êtres
 Harmonieux et Tsedek, rompant-là le paraître.
 De tout le pain de l’ange, avec obstination,
 Tu te dois bien nourrir, pour que ton ascension
 N’apporte pas les mots à celui qui profère
 Qu’il faut renouveler l’animal sur la terre. »
 Le vol du papillon continuait à guider
 Les pas verts et fleuris, dans les rues ombragées,
 Tandis qu’une autre voix de dessous les élytres
 A son tour chantait haut le dernier des chapitres.
 «  Ô toi, Baal Shem Tov, qui dans l’imaginaire
 Ouvrira la région de la joie et lumière,
 Pour que l’individu, dépassant la matière,
 Contemple enfin son âme allégée des misères,
 Vient danser devant nous au son de la Nigla
 Pour que tous nous rêvions: vé ken ikshar dara.
 Car pour tout homme pieux, présent c’est écouter,
 Mais aussi recevoir, comme c’est enseigné.
 A ces mots divulgués il se mit à vibrer,
 Car le futur voilé rappelait l’âme aimée.
 L’animal stoppa net d’un vieillard au dessus,
 Qui mendiait son obole assis là, ventre nu.
 Le jeune homme averti contempla son témoin.
 Le ministre invita, d’un geste de la main,
 Ben Adam à s’asseoir. Sitôt que près de lui
 Son corps se soit allié, tout le décor s’enfui:
 Les murailles d’antan, les voyageurs passifs,
 Les odeurs des étals et les chevaux poussifs,
 Tout avait disparu. Ou plutôt c’était eux,
 Qui de leur vêtement et vers le mystérieux,
 L’écorce abandonnaient s’allégeant de la noix.
 De l’esprit à l’esprit, de même que le roi
 Dans le verger fleuri contenant le palais,
 Ils virent la lumière éclairer le secret,
 Formant couche sur couche à l’aspect délicat,
 Avant que la pelure à son tour se brisa.
 Et leur nouveau voyage aux lèvres du cantique
 Les transporta tous deux à la source hassidique,
 Quatrième échelons des délicates sphères,
 Qui du recoin secret, sans traverser l’éther,
 Indiquait aux enfants l’originelle hokhma.