" La rose blanche...", Chant 1 " La douce vendredi ", b
        
 A ces mots divulgués l’archange disparut,
 Laissant seul ben Adam sur la voie de l’élu.
 Du divin animal embaumant le chemin,
Des roses de Damas persistait le parfum.
 Tout à coup la forêt à l’écorce marbrée,
 Que le saint Ferdinand emprisonna, malgré
 L’incidente lumière aux reflets tempérants,
 S’anima - ô César ! - sous les pas conquérants
Du fidèle aveuglé. Les colonnes d’hier,
 Aux chapiteaux bénis, de leurs dards entourèrent
 Le doux chemin mielleux, tels les flots refoulés
 Aux pieds Du patriarche. Ses visages baignés
 Changèrent silhouette en forts et fiers atlantes;
Et leurs voix, par millier, célébrèrent l’entente,
 Du creux de l’épopée, jusqu’au mihrab ultime.
 Là, tel un aigle, Echos s’éleva sur les cimes
 Et  rejoignit un corps au surplus vaporeux.
 L’ensemble se fâcha, prenant a témoin D.ieu:
 Anecdote sur Charles Quint fustigeant l’architecte en charg
« Détruire la beauté ! Donner ce dont l’Espagne
 En ses lieudits, hameaux, petit bourgs de montagne
 Nous offrent de commun aux regards braqués haut,
 Tandis qu’aux noirs sentiers seront pansés nos maux !
 Et même si ces lieux, pour nos cœurs et pays,
Seront flèches lancées au joug de l’ennemi,
 La quiétude enfantée par de grands géomètres
 Avait su me charmer: ainsi qu’au plus que maître ! »
 En un souffle vécu, de sous les trois corolles,
 Le chef du saint-empire ou Roi des Espagnols.
 Les volutes d’encens forment des géants; leurs mains indiqu
Apparurent alors, chacun sous un giron,
 Les trois cœurs paternels, volant sur le perron.
 Le jeune ben Adam contempla la vapeur
 Safranée d’encensoir, admirant, du prieur
 Aux innombrables vues, ces délicieux portraits
 Aux  tailles de cyprès et aux corps de futaies.
 Chacun pointa ses mains vers l’antre mystérieux,
 D’où sortent trois faisceaux: principe lumineux.
 La douce claire-voie scintillait sur son marbre,
 Voyant s’évaporer, lentement, nos trois arbres.