C'est bien sûr à Vertières Où l'épouse a donné Ses blanches jarretières! Là, qu'on a couronné Sa tête aux cheveux libres Malgré le joug odieux Qui séparait les fibres De l'union des aïeux.
C'est Là que son visage, De combats, épuisé, Couvert d'un maquillage D'esclave déguisé, Sourit à la victoire. Le passé ténébreux Voyant venir la gloire Fit place aux jours heureux.
La fatigue pesait Sur ses yeux pleins de larmes. Mais fougueuse, elle aidait À manier les armes. Quand le courage unit, L'ennemi capitule Et l'espoir qui grandit, Dans nos veines circule.
On a cité son nom, Répété sans relâche Quand les coups de canon Accomplissant la tâche Ont retenti bien loin Dans toute l'Amérique. Ce nom sorti d'un coin, Ce nom si magnifique.
Ce nom pour qui l'esclave S'est battu sans arrêt, Qui brise tout entrave Sans le moindre regret . C'est celui d'une femme, De l'homme la fierté, Pour qui le cœur s'enflamme. La douce Liberté !