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Pierre Fernand CRASSET MAUVIEL

Le courage

Le courage

Thème du Printemps
des Poètes 2020


Le courage endormi chez certains
Lors d'imprévus fortuits et graves
Brusquement se réveille soudain
Des êtres alors agissent en braves

Par une aide souvent mésestimée
Donnent aux victimes fors leur peur
Ancestrale des fois sous la frayeur
Leur aide face aux dangers sous- estimés

Nécessaires à l'homme pour vivre
Ceux opportuns à l'heure de la mort
Ou bénéfiques entretemps pour survivre
Ces courages aussi sont vertueux et forts

Courage les amis il existe bel et bien le courage
J'ai fait miennes ces notions de courage

Les Maissineries VIII.19



du 7 au 23 mars 2020 Édition 2020 Le Courage

C’est un vers de Corneille. Un vieil alexandrin célèbre, à la toute fin
du Cid, qui dit le cœur, l’espoir et le triomphe du temps quelque part
à Séville :
Espère en ton courage, espère en ma promesse…
Et dans cet hémistiche toute la bravoure du monde roule à l’assaut
des siècles, avec tant de constance. Tant de patience
passée à la postérité, comme un secret légué, mantra plus efficient
que les rudes lois du sang.
Et la vaillance d’outrepasser les règnes, les solitudes, les exils,
les douleurs, les aurores et les disparitions. Nos horloges sonnent
l’heure du courage, écrivait Anna Akhmatova à l’hiver 1942.
Tandis que Prévert tordit le cou aux pensées toutes faites
dans ses « Adonides » : La guerre déclarée / j’ai pris mon courage / à deux mains /
et je l’ai étranglé. Car le mot, trop taillé pour la gloire, a parfois mauvaise presse.
Pourtant le cran. Pourtant l’audace. Pourtant la virtus latine, qui fait dire à Virgile
et Apollon d’une même voix : Déploie ton jeune courage, enfant, c’est ainsi que
l’on s’élève jusqu’aux astres.
Cette force d’âme capable de tutoyer les étoiles en appelle aux mots de Desnos,
dont Éluard affirmait, devant ses cendres revenues de Terezín, qu’il était la poésie
du courage. Une poésie qui se joue la vie, l’amour, la liberté jusque dans la pire
des morts. Avec ce qui me reste de courage, défoncer toute la Nuit, proposait
Paul Valet, tout aussi prompt à mourir.
C’est coton, le courage, même sans être corps et âme en lambeaux.
La course plus que la rage. La lumière à foudroyer le noir. Comme s’il n’y avait
qu’un poète pour dire cet éclat d’être sans orgueil. Cette témérité de la langue
qui vous mène plus loin que la vue ne peut voir. Cette intrépidité de la parole
qui nous fait défaut. Cette endurance à Raturer outre. Ce souci du poème.
Je vais droit au jour turbulent, annonçait André du Bouchet. Que l’on se nomme
Blaise Cendrars ou Benjamin Fondane, Charlotte Delbo ou Sylvie Brès,
Juan Gelman ou Ludovic Janvier… Tous ont osé. Et la frappe, la vitalité
de l’écriture, le prodige de l’énergie poétique de nous révéler encore et toujours.
Sophie Nauleau