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Pierre Cléon

Au pays des estuaires (Le pont de Lézardrieux)

C’est une petite rue qui descend vers la mer,
Une voie sans issue qui nous mène au port,
En amont se dessine suspendu haut et fier,
Un pont comme un gréement toutes voiles dehors,

Qui subit les assauts des grands vents dominants,
Entre deux marées hautes et puis deux marées basses,
Sous le cri des oiseaux qui s’en vont poursuivant,
Leurs doux vols en surface tels de grands rapaces,

Le cliquetis des mâts, le claquement des voiles,
S’en venant du chenal s’étend dans la vallée,
Pour t’inciter petit à bien hisser la toile,
Ente eau douce et salée, le sable les galets,

Je sais que tu espères quelques baisers volés,
Près du phare allumé, ce qui est de ton âge,
Je t’invite au voyage, c’est le grand jubilé,
Mets le cap sur l’Armor, faisons le sans ambages,

Là où les goémons veinent les vieux grés roses,
De leur nacre dorée au Sillon de Talbert,
Je t’offre l’aventure, vas y mon petit ose,
C’est ici que la terre va épouser la mer ;

Au rythme des saisons, parmi les chemins creux,
Si tu vas cheminer par delà la campagne,
Au détour d’une croix, fleurie d’hortensias bleus,
Tu verras des grands champs, d’artichauts de Bretagne,

Entourés de maisons dites de caractère,
Alors tu penseras, aux membres d’équipage,
Au vu des monastères et roches de sorcières,
Disparus ou partis pour un lointain voyage,

C’est une petite rue qui descend vers la mer,
En amont se dessine suspendu haut et fier,
Un pont comme un bateau surplombant l’estuaire,
Enjambant le Trieux, qui en est la rivière.