Le geste est aisé La main légère La farine vient des cieux Le sucre est divin L’oeuf source de vie La cuisinière s'affaire Pour préparer Le gâteau de Pâques Ses mains ont la bonté De ses mères et grands-mères Son regard a la douceur Des siècles écoulés De mille ans de tradition Son sourire la bienveillance Des dernières neiges d'hiver Le lait brille au soleil Du printemps renaissant La levure fait jaillir Le pain de vie L’Enfant ressuscité Prend corps Entre les mains De ma cuisinière De ma bienheureuse Pétrie d'amour et de patience La chaleur du four Irradie ses joues Rouges de ce plaisir De voir son oeuvre achevée
Demain ma bienheureuse Ira à l'église Faire bénir le fruit De son patient travail Elle ira prier Et glissera ses petits papiers Pour les morts Qu'elle retrouvera un jour Pour les vivants Qui sont sa force et sa joie A minuit Les cloches sonneront Pour la plus grande gloire De Dieu et de son Fils Pâques aura réjoui L’âme de ma bienheureuse Elle ira par les chemins Le coeur léger Offrir aux hommes Un peu de ce pain Que sa main légère Aura façonné ce vendredi D'avant résurrection Et leur dira d'oublier Le temps des offenses De prendre le temps De pardonner D'aimer Et de se souvenir Que la vie n'est rien Qu'un peu de sang Qui bat fugace Quelques instants
