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Philippe BECQUEMBOIS

71 haïkus

Parfois le silence
entend des pas qui s'éloignent
dans le lit du vent

Chaise abandonnée
qui oscille dans la nuit
berceuse du vent

Ton corps étoilé
murmure des mots d'amour
je palpe la nuit

Giboulée de neige
arbre perdu dans l'hiver
cri sourd de ton âme

Butée du regard
voile au lointain qui frissonne
l'espace s'arc-boute

Ombre de clocher
les morts jouent aux dominos
avec leurs dents chauves

Au point d'Alençon
j'ai dessiné ton prénom
au dos du ruisseau

Filet de frayeur
glisse ses doigts de cristal
le long du carreau

Rosée de printemps
truite s'enfuit au ruisseau
arc-en-ciel joyeux

Ma fidèle amie
tu t'endormis en hiver
ma main sur ton cœur

Puis-je chaque jour
garder un peu de ta grâce
le chant du printemps

J'ai perdu raison
à t'aimer plus que raison
j'aurais dû me pendre

Au sang de la croix
la vie et la mort se joignent
à l'ombre des cieux

Basalte dormant
sur un liseré de vent
un galet d'écume

Abeille amoureuse
j'ai aperçu ton ombrelle
le miel de tes lèvres

Ma Vénitienne
légère est ton âme ardente
ma tendre déroute

Elle te sourit
va picorer ton secret
s'en va caqueter

Printemps de velours
à ma lèvre agrafera
cerise de sang

Soleil amoureux
de l'hirondelle océane
caresse les flots

La porte rouillée
qui mène au vieux cimetière
au loin mon enfance

Partie dans le vent
laissant un sillon de neige
sans laisser d'adresse

La tristesse est douce
quand dans la nuit ton regard
endort les étoiles

Ma belle Antillaise
ambré ton sang caraïbe
mon sucre de charme

Sous l'alizé bleu
ton sang goutte à goutte
poison dans mon cœur

Frotter les nuages
avec du papier d'argent
il pleuvra ce soir

Ma cicatrice
avec ses yeux d'amoureuse
son sourire triste

Cet oubli sans fin
ce trou qui grandit sans cesse
qui mange le temps

Près du vieil étang
un héron rêveur regarde
danser les grenouilles

Chat noir qui murmure
à l'oreille des souris
je porte malheur

Sa vie d'os rongée
et sa solitude en laisse
un vieux chien médite

Lapin de garenne
gambadant dans la luzerne
parfum de printemps

Lapin qui sautille
petites crottes en neige
chapelet d'hiver

Un soir de novembre
le temps semblait infini
la neige était triste

Tu griffes mon âme
avec la douceur rêveuse
d'une pluie d'automne

Nuage se cache
sous le masque du soleil
ou l’art d’être triste

Je suis ton jouet
un bouchon qui flotte au vent
ta chose éternelle

Montagne araignée
allure de chat tapi
s'apprête à bondir

La route était bleue
les coquelicots dansaient
à toute vitesse

Enfile ta robe
de solitude et de rêve
sois ta liberté

La voile lactée
navigue sur une mer
de chocolat bleu

Quatre roses rouges
trois blanches vingt-huit euros
tu ne m'aimas point

La lune brillait
j'ai aperçu sur ton cœur
un reflet de neige

Ton œil plein d'amour
pour ce jeune chat qui passe
ton œil plein de haine

Au Père Lachaise
dans leur rocking-chair humaine
les vers font ripaille

Dans la nuit entends
le clapotis infini
du chant des étoiles

L'été s'est enfui
laissant ton corps pourrissant
le festin des mouches

J'ai compté chaque heure
chaque étoile dans le ciel
j'attendrai encore

Au verger d'automne
petite pomme oubliée
timide orpheline

Chemin d'herbe tendre
chemin va à la fontaine
chemin vers ton cœur

Âme vagabonde
en purs haillons de lumière
vent froid de l'hiver

Troubadour rêveur
caresse la lyre
de tes souvenirs

Mourir inconnu
nourrir la terre
pourrir sans fin

Au bord de tes lèvres
illuminé de soleil
rêve un rossignol

Rappelle-toi l'ombre
au lointain des ailes grises
son chapeau de paille

Baiser de satin
ma lèvre à ton cou si chaud
douce nuit d'hiver

Étoiles cruelles
somnolence de la neige
je perds la raison

Nuage d'été
déshabille le soleil
en robe de pluie

Ma fée de magie
tu mens avec tant de grâce
j'en perds mon lapin

Nouvel an sans neige
absence de SMS
froide solitude

Toi mon écorce rude
mon bois solide d'hiver
ma sève de vie

Ta main de feu
ma main de neige
rivière de notre amour

Mes mains chevaux
qui se cabrent en vain
à saisir ton ombre

Fraise et framboise
savoureux cousinage
de baisers sur tes lèvres

Au creux de la nuit
l'écume du plaisir
se mêle à la pluie

L'hiver frappe à la vitre
tu dessines le temps
sur du papier de givre

Parfum de lavande
ton ombre imprègne
le chant des cigales

Une demoiselle
sur une trottinette
son parfum de fruit

Ton âme
un lac immobile
brillant et glacial

Sous ta robe blanche
ton string noir
papillon de nuit

Robe rose d'enfant
robe blanche d'épouse
robe noire de deuil

Haïku difficile
je tourne autour du pot
de la poésie