Viens !
Viens, prends et spolie,
tout ce qui fait ma vie,
sers-toi, je t'en prie.
Prends ce qui te nourrit,
depuis la nuit des temps,
repais-toi de mon sang.
Viens , ôte-moi la vie,
prélève, et donne-la-lui.
Prends mon âme, mon esprit,
vole mes rêves, mes pensées.
Pille mon histoire, mon passé.
Viens, prends sans compter.
Prive-moi de cette vie,
et va, offre-la-lui.
Ronge mes jours jusqu'à l'os,
et va, remplis ta fosse,
du reste de mon existence.
Je te l'offre en avance.
Profite de mon sacrifice,
et mets-moi au supplice.
Prends-moi à sa place,
viens, et que je trépasse.
Fais-le pour son salut,
prends-moi et sois repue.
Viens, fauche mes lendemains,
qui ne seront que chagrins,
si venait à disparaître,
ce qui fait ma raison d'être.
Je veux comparaître,
et à toi me soumettre,
en échange de cet être.
Viens, bois mon dernier souffle,
damne mon âme et que je souffre,
mais rends cette vie libre,
pour qu'encore son âme vibre.
Viens et punis ma mort,
torture-la sans remords.
Viens, éteins ma lumière,
et profane mes restes en bière.
Dépouille-moi de mon âme,
emporte-la dans les flammes,
et consume-la pour l'éternité.
Mais en compensation,
rends-lui les années volées.
Viens, inflige ta punition,
et si tu te crois si forte,
relève donc mon défi,
ouvre-moi ta porte.
Tu en feras ton profit,
car en digne adversaire,
je te promets du sport.
Même si je connais mon sort,
je ne me laisserai pas faire,
pour ta grande satisfaction.
Viens donc et combattons,
n'aies pas peur voyons !
Mais viens donc grande lâche !
Montre-moi comment tu te fâches.
Tisseur de Rimes
