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Pellegrino SORICELLI

Le jour où la nature s'est arrêtée

Dans les arbres affligés,
Les branches se sont courbées,
Et les feuilles se sont figées.
Elles marquent leur respect.

Dans les prés éplorés,
La rosée s'est fixée,
Et les feuilles mortes,
Sur les bas-côtés,
Forment une escorte.
Elles marquent leur regret.

Dans les cimes abattues,
Le vent s'est suspendu,
Et le temps s'est rompu.
Un saule pleure, s'effeuille.
Il salue le cercueil.

Dans le village attristé,
La pluie en deuil,
S'est soudain stoppée.
Elle se recueille.

Dans le ruisseau accablé,
Les roseaux indignés,
Retiennent le fil de l'eau,
Pour qu'il taise son flot,
Qu'il fasse enfin silence,
Et marque sa révérence.

Dans la campagne-catafalque,
La brume a posé son calque,
Et a stoppé le paysage.
La gelée a déposé son talc,
Tout est figé dans les parages,
Et tout est vêtu de blanc.
Blanc, comme ce cercueil innocent,
Blanc, comme ce cercueil d'enfant.

Dans l'auguste cimetière,
Le silence s'est répandu.
Toute la nature s'est tue,
Et réchauffe déjà sa terre,
Pour accueillir en sa chair,
Un petit être cher.

Un tout petit enfant,
Fauché par les grands,
Que la nature va border,
Dans son lit d'éternité.