L'enfant du vent
Je suis un enfant du vent.
Né d'un souffle dans le néant,
j'écume les mers de mon temps,
et je navigue bon an mal an.
La proue tendue droit devant,
je fais ma pluie et mon beau temps,
pour construire mon courant.
J'emporte tout, quand je tempête,
rien ne me contient ni ne m'arrête.
Le soupir se mute en ouragan,
je fonce, dévaste et m'entête,
et rien n'écluse le sang du vent,
car endiguer mon ressentiment,
est un vain souffle dans une tempête.
Mais je sais aussi me faire bise,
souffler la paix aux âmes en crise.
En elles je m'insinue tendrement,
et contre vents et marées filant,
je sais voguer à contre-courant,
pour insuffler l'apaisement.
Oui, je suis un enfant du vent.
Sur mes nuages, chevauchant,
je pars défaire les ouragans,
qui obscurcissent le cœur des gens.
Et v’là l’bon vent, va l’joli vent,
qui les mène vers le bleu des cieux,
là où meurent peine et détresse.
Fils du vent, je disperse la tristesse.
Je sculpte les dunes de ma vie,
avec le souffle des âmes aimées,
je suis leur girouette à l'envi.
Puis, un jour, sur la ligne d'horizon,
je me coucherai de tout mon long,
et pantelant, j'exhalerai vos noms,
vous, qui avez permis mon temps,
mes aimés, mes enfants du vent.
Tisseur de Rimes
