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Pellegrino SORICELLI

Aux quatre vents.

Comme une maison,
Vidée de ses habitants,
Ouverte à tous les temps,
Et livrée aux quatre vents,
Il laisse le vent de la rupture,
Souffler en ses murs.

Comme le vent têtu d’automne,
Que rien ne raisonne,
S’insinuant partout,
Avide de tout,
Comblant le moindre vide,
Il laisse la tempête des adieux,
Investir les lieux.
Elle, qui balaie tout ce qu’elle peut,
Elle, qui n’épargne ni homme ni dieu.

Il sait ce qu’elle apporte,
Quand on lui ouvre sa porte:
En sa course folle, tout décolle,
Tout s’envole.
Car tel est son rôle:
Souffler pour ne jamais faiblir,
Détruire pour ne pas fléchir,
Forcer jusqu’à la rupture,
Et s’évanouir dans la nature.

Puis viendra le vent de l’oubli,
Celui qui refaçonne la vie,
Qui déplace les dunes de l’existence,
Au gré de ses errances,
Alors on oubliera que sur les rivages de sa vie,
Une jolie dune avait fait son nid.