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Pascal Henri GUIDICELLI

Un jour,

Un jour, j'irai voir la mer.
Du sable blond entre les dents.
Je maudirai bientôt la terre.
Et je serai comme le vent.

Navigateur de l'âme belle.
J'irai chanter des ritournelles.
De long en large, en longitude.
Pour les oiseaux des mers du Sud.

Un jour, j'irai voir la mer.
Du sable blond entre les dents.
J'aurai fini, même plus d'affaire.
Fini, enfin, et pour longtemps !

Navigateur de l'âme belle.
Je clamerai dans les ruelles ;
Petites chansons, et mots d'amour,
Des airs coquins de tous les jours.

Un jour, j'irai voir la mer.
Du sable blond entre les dents.
Tous mes tourments seront amers.
Devant la mer, plus de chiendent.

Navigateur de l'âme belle.
Je m'envolerai pour voir le ciel.
Pour voir le jour du dernier jour.
Connaître la fin du dernier tour.

Un jour, j'irai voir la mer.
Du sable blond entre les dents.
Tout mon présent est éphémère
et mon passé, en noir et blanc.

Navigateur de l'âme belle.
J'irai la nuit, chanter pour elle.
Pour cette vie qui m'a ravie.
Pour cette vie qui me meurtrit.

Un jour, j'irai voir la mer.
Du sable blond entre les dents.
Le noir m'ira, même sans colère.
Comme l'oiseau blanc, j'irai chantant !

Navigateur de l'âme belle.
Ce sera pour moi, une fin cruelle.
Une hypothèse non écartée.
La pirouette d'une fin d'été.

Un jour, je retournerai sur terre.
Avec un corps d'enfant savant.
J'irai, je pense revoir la mer.
Revoir le ciel et l'oiseau blanc.