Même si je ne crois plus aux chimères anciennes, Même si j'ai ramassé bien trop de cadavres, Même si l'éclat de l'espoir S'est éteint dans trop de regards Entre mes mains impuissantes, Même si mon âme Est lardée de cicatrices De mes combats contre la mort, Je repartirai au combat Demain, dans mon grand manteau parme. Je me suis habituée Aux braises qui pavent le chemin, Aux brumes des hauts plateaux. Je connais par coeur chaque épine Des roses des jardins de l'enfer. La vie coule en mes artères blessées Comme le torrent fou d'une passion tumultueuse.