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Octave MEDIQUE

Antinoüs

Je suis saisi, en revenant dans le vestiaire,
Par la vue de ce jeune homme à la mine altière,
Qui sifflote, heureux, et ne se doute de rien,
Beau comme l’était le favori d’Hadrien.

Lentement, avec son drap de bain, il s’éponge,
Et semble être ailleurs, comme absorbé dans ses songes,
Le corps toujours mouillé, brillant, comme huilé,
Les cheveux couleur d’encre, souples, effilés.

Les muscles relâchés, très bien proportionné,
Le buste droit, et le visage un peu tourné,
Les yeux en bas, dans une pose hiératique,
Le sexe au repos, crépu, mélancolique.

Encore sous le choc de cette âpre émotion,
Je mesure combien fut belle la passion,
Du plus puissant de tous les empereurs romains,
Pour son athlète nu, l’éphèbe aux traits divins.