Peut-être que pour qu’elle nous quitte Faut-il qu’elle nous embrasse Il faut se laisser faire l’accueillir Lui laisser de la place La cueillir et la laisser glisser Celle qu’on a laissé enfouie Au fond de soi trop longtemps Quand l’attente d’un regard d’une voix Signait l’absence de soi
Elle se cachait souvent, Dans des colères amères Sur des chemins solitaires Et bien trop de tourments C’est madame tristesse Qui m’enlace en ce moment Ma fragilité se dresse Mais me dit c’était avant
Faut-il encore que la tristesse me blesse Je redis, je répète c’était avant Avant de rencontrer des traces d’artistes Et avant que je m’y mette, m’y enrobe, m’y plisse Enfin, j’étais en chemin et je le suis tout le temps J’ai trouvé des conquêtes, des amis, J’ai retrouvé des complices, du vivant J’ai même croisé Ulysse il n’y a pas si longtemps.
Cool, soit cool, douce voix s’insinue Coulent les larmes me coulent, me découvrent si nue
A force d’habitudes peut-être que je ne la voyais plus Là elle est revenue peut-être plus présente Car les larmes coulent et s’écoulent encore doucement
Oui, peut-être faut-il lui laisser de l’espace Pour vraiment ramener en soi Le son de la quiétude, le son de quelque-chose En abandonnant la main de celle que j’étais Pour accueillir en soi les sons Du croquant, du brillant De la beauté, de la grâce Des désirs, des sourires Et des éclats de rire Du respect que j’embrasse Tout cela Qui résonne dans l’autre Qui résonne dans soi Qui a le gout de la douceur, du plaisir Pour conquérir le cœur Et devenir tendresse ou je pleure
C’était long mais j’y suis arrivée à combattre madame tristesse En me croyant plus forte je ne voulais pas la voir Oui elle se dessine certainement d’une voix de l’enfance Restée trop longtemps présente Je ne voulais pas la voir, l’avoir Je pleurais en silence car Derrière des sourires il y avait l’absence
Mais j’y suis arrivée et je me dis bravo du chemin accompli Je suis celle que j’ai envie d’être Et tant pis si je pleure encore des phares d’eaux Oui, je suis celle que j’ai envie d’Etre à l’orée des fontaines Elle s’écoule, ailes c'est cool, même si elle revient.