Un arbre à l’adresse de nous autres femmes, hommes, enfants :
Vous souvenez-vous Quand nous vous protégions de la pluie, du soleil, De la fraîcheur nous apportions, des refuges nous étions.
Vous souvenez-vous Quand au petit matin, vous entendiez les oiseaux gazouiller, sur nos branches fleuries posés Et que vous grimpiez sur les plus hautes pour y faire le gué
Vous souvenez-vous Quand vous observiez l’écureuil de branche en branche sauter Ou même parfois d’un gland s’accaparer
Vous souvenez-vous Quand l’été vous récoltiez nos fruits même ratatinés à nos pieds Et que de bonnes confitures vous vous régaliez
Vous souvenez-vous Quand de nos feuilles couleurs automne vous vous émerveilliez Et souvent à profusion vous les ramassiez ou vous donniez des coups de pied Ravis de les voir tournoyer et les entendiez sous vos pieds craquer
Vous souvenez-vous Quand sous nos branches, à l’ombre, vous vous installiez parfois pour vous y reposer Ou bien pour y dîner avec de grandes tablées d’invités »
Vous souvenez-vous ?
Beaucoup d’arbres ont été déracinés Beaucoup d’arbres ont été rasés Beaucoup d’arbres ont brûlé De la vie s’est envolée… Beaucoup de larmes ont coulé Est-ce vraiment par nécessité ?