Ce monde inconnu pour moi Je l’imagine loin d’ici Toi qui résistes là-bas Je t’imagine aussi
Tu aimerais croire en l’innocence Croire encore à l’humanité Mais l’odeur de la mort trouble tes sens Tu es aveuglé de tant de cruauté
Tu chancelles, tu hurles en silence Tes larmes coulent de désespoir Tu cherches en vain une délivrance Quelque-chose comme une sorte d’exutoire
Tout tremble, tout tourne trouble autour de toi Ca tire, ça tonne, il est tombé à côté de toi Il s’appelait Marcel, ça aurait pu être toi
Eclats de verre, murs éclatés Visions apocalyptiques, fumées Tu n’es qu’une ombre perdue abandonnée Une marionnette misérable désarticulée
Ton corps souffre et râle Tu t’es quelque peu dédoublé Ta bouche a le gout de sable La poussière s’est partout infiltrée
Sur ta peau des crevasses Des cendres dispersées Tu cherches dans ta tête des traces Qui ont le gout de sérénité
Tout tremble, tout tourne trouble autour de toi Ca tire, ça tonne, elle est tombée à côté de toi Elle s’appelait Aminata, ça aurait pu être toi
Tu aimerais rattraper des rêves brisés Trouver des souvenirs de douceurs Pour te sentir être, exister Vivre loin de toute cette torpeur
Dans ta poche une photo d’un être cher Te rattache à une réalité tellement éloignée Quand tu la sors et la serre C’est ton cœur qui bat et te fait résister
Témoin de mutilations, de folies Tu ne sais plus vraiment pourquoi tu es là Tu t’accroches encore à la vie Tu aimerais la fin de tout cela
Tout tremble, tout tourne trouble autour de toi Ca tire, ça tonne, ils sont tombés à côté de toi Il y avait des innocents près de toi
Tu as tué pour la première fois Tu as tellement hésité Mais tu n’avais pas le choix Sur la gâchette tu as appuyé
Ne plus compter Ne plus réfléchir Ne pas plier Ne pas fléchir
Etre dans le clan des survivants Pas dans celui des vaincus Est-il vraiment des gagnants Dans des mondes perdus ?
Tout tremble, tout tourne trouble autour de toi Ca tire, ça tonne, beaucoup sont tombés à côté de toi Il y avait des enfants proches de toi.