Vos
poèmes

Emigrant,
Je marche à travers des murailles de somnolence;
Ton souvenir m'emporte
Chaque fois que m'ensevelit la nuit.

Emigrant,
Je m'arrête sur les ruines de l'amourette
Et la tristesse se glisse en moi
Comme la première fois.

Approchez un peu,
Affres de l'ermitage!
Je commence à presser
Vos premières graines.
* * *

Ayant mon destin sous l'aisselle,
Je poursuis ton incantation,
Ô ma douce princesse
En tout lieu
En tout lieu.

S'emportant contre mon regard,
Je flâne dans tes yeux
Et je n'y trouve que la force
De graver ton nom
Sur toutes les langues.

Attendez un peu,
Affres de l'ermitage!
Je verse encore
Quelques uns de vos verres.
* * *

Contrarié,
Je quitte les sources de la cruauté,
Rafraîchi par ma soif
De solitude.

Nostalgique,
Je pose ma tête sur le seuil du plaisir
Et je dors comme un enfant
Rêvant de liberté.

Eloignez-vous un peu,
Affres de l'ermitage!
J'ai bu
Vos dernières gouttes.