Au faîte de tes jours, te voici, peintre ascète, Béni de ta pensée, et d’un désir constant, À t'affairer d’un bois, d'un pinceau s'invitant, À ravir le tableau de sa blanche facette.
Mais toujours figes-tu, ta main, paume en pincette, Face à l’œuvre étendue, opalain vaste étang, Car tu crains son attrait, son doux voile envoutant, Et là demeure encor, ta quête qui s’arrête.
Ah ! Retiens-le pourtant, ce fugitif destin, Pour que ton franc faisceau, d'un éclat poil d'étain, Vienne effleurer la toile où ton âme s'emmêle.
Et par cet art vainqueur au tracé singulier, Tu te retrouveras, mon ami, mon ailier, Nommé sur le châssis d'une fresque éternelle.