Ô Mère en vous, vois-je outre-Rhône un rivage, Bâti du châtaignier, d'un automnal coiffant, D'où chute l'or piquant, plein du brun fruit sauvage, Sur son seuil enfeuillé, votre jardin d'enfant.
Ô Mère à vous mon trait ! - Par votre race altière, Vous m'ornez la couronne aux si beaux joyaux, Reflet de vos éclats, vous, l'ardéchoise héritière, Dont aucuns maux n'ont su ravir vos feux royaux.
Ô Mère et pourtant là, le vœu régent - j'abdique ! Car je suis souverain d'un titre à l'abandon, Fils de l'hiver saison ; mon exil fatidique, Et voulez-vous, sans peine accorder le pardon :
Pour ce trône en repli ; ma nature transfuge, Car reste dans vos bras, mon unique refuge.