Aux tombes de granit, aux ossements blanchis Aux lourds cercueils scellés, j'opposerai la vie. Aux pleurs, au Requiem, aux volutes d'encens Au lamenti affreux, j'opposerai mon sang.
Mon front se raidira contre l'inacceptable Je ne veux pas manger de ce pain détestable Présenté par la mort qui ricane tout bas De nos bouches flétries à l'heure du trépas.
Oui, je veux jusqu'au bout la narguer, la Camarde Et son voile de deuil et sa figure hagarde Je ne l'ai que trop vue à l'aube de mes jours Je veux renaître en toi, vivre et brûler d'amour !
Mon sang qui coule chaud et mon souffle rythmé Et mon corps qui te veut à jamais enlacer Mes mains tendues vers toi qui irradient leur force Ainsi coule la sève en ruisseau sous l'écorce...