Quand l’affreuse agonie torturera mon corps, Quand je serai déjà tout auprès de la Mort, Que je sente vos mains, que votre amour me veille Et je pourrai partir, calme, comme on sommeille
Si j’entends près de moi vos murmures d’amour, Et si je sens vos pas et vos souffles, en ce jour Où l’on doit à jamais abandonner la terre Je pourrai m’en aller, apaisée et sereine…
Car j’ai veillé ainsi, auprès des moribonds J’ai caressé leurs mains, j’ai essuyé leur front, Murmurant tendrement les ultimes prières Pour consoler leur cœur en cette heure dernière…
Quand la rigidité aura atteint mes membres Même au plus froid des jours d’un lugubre décembre Ne brûlez pas mon corps dans ces fours crématoires Qui sont hélas pour nous de sinistre mémoire…