Sous la toile il fait bon, et le rosé s'épanche Dans mon verre emperlé. C’est tous les jours dimanche : Quand l'amitié est là, et le ciel paraît beau Même si le soleil est mêlé d'un peu d'eau
Le maître de maison se consacre aux grillades Les oiseaux musiciens nous offrent leurs roulades Et les rires d'enfant cascadent haut et clair Tandis que leur babil s'envole dans les airs.
Si le ciel se fait gris, l'or des grands champs de blé Paraîtra plus brillant et le champ moissonné Offrira à nos yeux ses meules régulières Beaux soleils enroulés épandant leur lumière.
Sur l'antique gabarre au long du fleuve vert Nous monterons, joyeux et nos fronts découverts Sentiront le plaisir d'un vent frais et tonique Quand nous admirerons les splendeurs de la brique
Rose tendre et baignée du poudroiement léger D'un ciel capricieux et prodigue d'ondées. Nous irons écouter l'ode à Sainte-Cécile Et sous les voûtes bleues de l'église tranquille
Monteront les accords et les voix enroulées Fleurs de lys, roses d’or, pétales déroulés… Et le soir tombera sur le cloître tranquille Où s’endort le silence, au plein cœur de la ville
Nous rentrerons grisés et d’air pur et de chant Et quand s’installera la splendeur du couchant Sous la toile tendue nous dresserons la table Où nous apporterons quelques mets délectables
La salade au foie gras, le duo de poissons Et le Pinot d’Alsace, enivrante boisson Autant que le Champagne ouvert sur le dessert Et qui clôturera ce succulent concert.
Il ne manquera plus que le feu d’artifice Donné adroitement par un papi complice Et les yeux des enfants pétilleront de joie (Il est vrai qu’ils ont bu du Champagne : « deux doigts » !)