Très tôt, dans le matin emperlé de rosée Je me rends au jardin et remplis mon panier De ces bons végétaux qui croissent sans souci: Tomates, céleri, courgettes et persil...
Ces légumes bien frais sont pour moi un poème. J'admire leur beauté, leur plénitude, même Et je les remercie d'être là, pour combler Nos goûts, nos appétits toujours renouvelés.
Quand la tomate en pleurs verse larmes de sang Mon estomac se serre, aussitôt, je ressens Pour cette chair meurtrie une immense tendresse Et je donne à sa peau une ultime caresse.
Mais il faut bien manger: ah, que la chair est bonne De ce légume rond qui à nous s'abandonne Sous un doux filet d'huile issu de l'olivier, Relevée d'un peu d'ail qui va la parfumer.
Un brin de basilic va lui flatter le teint La ciboulette, aussi, cueillie au frais matin Apporte son piquant à la chair si sucrée Qu'on croit, en la goûtant, savourer un baiser!