Je reviens du jardin, où , sous un mol paillis La terre humidifiée s’enrichit et nourrit De la bonne façon tomates et courgettes Aubergines dodues, poivrons et pieds de blettes
Ces légumes sont beaux et je me réjouis De voir récompensé le travail accompli Oubliés les émois, soucis et tremblements Pour les premiers semis et pour les premiers plants
Si fragiles, si nus, aux prédateurs offerts Aux limaces goulues, aux escargots pervers Dont on voit le matin le sillage d’argent Souiller le doux velours d’un feuillage tremblant !
Tant et tant redoutés : l’orage et ses lampions Le soleil qui survient brûlant comme un brandon Le vent qui plie et ploie les tiges bien trop frêles Et, catastrophe ultime et sans pitié : la grêle !
Mais les jours ont coulé vers la belle saison Voici le temps béni de toutes les moissons Le jardinier ému, vers la terre se baisse : Le jardin généreux a tenu ses promesses !