Je flâne dans tes rues, ma fière citadelle: Là sont nées mes amours, je ne peux t'oublier, Car au fil des années, tu restes toujours belle, Toi qui scrutes la mer, de ton nid d'épervier.
Les Génois t'ont voulue forteresse imprenable, Tu gardes de ce temps un air austère et dur, Mais ton coeur est ouvert et sait se rendre aimable Au voyageur discret qui pénètre en tes murs.
De la place Porta, vrai joyau de la ville Où tous les habitants viennent se rencontrer, On passe en un instant sous la voûte tranquille Qui nous amène au plus secret de la cité.
Les pavés à nos pieds, le ciel haut sur nos têtes, Dans un monde nouveau nous voici transportés: Le charme peut jouer, partons à la conquête De l'âme de Sartène en ces murs recélée.
Se rappellent à nous les ombres du passé Aux beaux linteaux de pierre où l'histoire est gravée... Mais le présent est là, et la vie nous sourit Quand des bandes d'enfants s'égaillent avec bruit.
Au détour d'une rue, on s'accoude soudain Au vieux mur surplombant le paysage lointain, Notre regard ravi, s'échappe vers la mer Et plane, ébloui comme l'oiseau dans l'air...